Auteur(s) : NACCACHE Pierre
Ingénieur diplômé de l’Université de Lausanne en 1911, Albert Naccache a marqué les années du Mandat français au Liban par ses réalisations. Le Liban lui doit, par exemple, les premières usines hydroélectriques libanaises, la conception du barrage du Litani ainsi que des planifications de l’électrification et de la valorisation des eaux de tout le territoire. La mise en œuvre du volet concernant les eaux restera longtemps réduite à la seule réalisation du barrage et à quelques projets d’irrigation.
Inlassable promoteur d’une industrialisation adaptée aux conditions du pays, Albert Naccache a développé ses idées dans le cadre d’une réflexion globale économique et politique. Consterné par l’évolution du Liban, il a fortement critiqué autant l’administration mandataire que les politiciens libanais.
Les écrits regroupés dans ce livre offrent une vision d’un pan peu traité de l’histoire libanaise. Ils suggèrent qu’une occasion historique d’établir un autre Liban, « rationalisé », n’a pas été saisie. Alors que se profile le centenaire de la création d’un Liban né sous le signe d’intérêts divergents, une lecture rétrospective de ce patrimoine s’impose !
Petit-fils d’Albert Naccache, mathématicien de formation, architecte informatique de profession, Pierre Naccache est passionné par l’histoire du Liban et de la Palestine de la première moitié du vingtième siècle.
Auteur(s) : VAN LEEUW Michel
Émile Eddé, un nom, un homme, une figure politique que l’on retrouve pendant près de quarante ans à toutes les étapes de la création de la République libanaise et pourtant tellement méconnu. Pourquoi Émile Eddé a-t-il été éradiqué de l’histoire de son pays alors qu’il en a été l’un des acteurs principaux et père fondateur de la République ?
Certes, Émile Eddé avait sa conception du Liban et de ses institutions. Celle-ci ne pouvant aboutir, il décide alors de défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale, telles que fixées par les autorités mandataires. Le principal reproche qui lui sera fait est ce lien fort avec la France. Il a toujours voulu que cette Grande Puissance représente les garanties de viabilité et d’indépendance pour le Liban. Président en 1936, Émile Eddé pensera y parvenir avec le « Traité d’Amitié et d’Alliance franco-libanais » ; ce Traité ne sera jamais ratifié par la France. En politique intérieure, sa rivalité avec Béchara al-Khoury est devenue légendaire, tout comme son amitié avec Riyad al-Sulh, avant que ce dernier devienne président du Conseil. Émile Eddé a profondément réformé les institutions libanaises et défendu la Constitution par rapport aux exigences des Hauts Commissaires pendant ses présidences du Conseil, en 1929, et de la République, en 1936.
Alors pourquoi en novembre 1943, en pleine crise d’indépendance, Émile Eddé, accepte-t-il d’être nommé à la tête de l’État, par les autorités mandataires ? Nous en verrons les raisons. Cette crise durera dix jours et sonnera le glas de sa carrière sur l’avant-scène politique libanaise. Démis de ses prérogatives parlementaires, Émile Eddé échappera de justesse à une Cour de Justice spéciale pour le juger et le condamner pour haute trahison, lors de ce coup d’état blanc des autorités françaises. Il crée, par la suite, le « Bloc National », nouveau parti politique par le biais duquel il tentera d’organiser une véritable opposition au régime imposé par le président de la République, Béchara al-Khoury, son grand ennemi de toujours. Après les élections falsifiées de 1947, l’opposition se renforce encore. Sur le point d’arriver à un accord avec les autres partis d’opposition, il meurt soudainement d’une crise de tachycardie, le 27 septembre 1949. Des funérailles nationales lui ayant été refusées par Béchara al-Khoury, la population libanaise fit de son enterrement un plébiscite national contre la politique du Président et du gouvernement en place.
Ce 1er volume restitue les contextes géographique et historique avant la naissance d’Émile Eddé et se poursuit par son évolution politique depuis 1916 jusqu’à son accession à la présidence de la République en 1936.
Michel Van Leeuw est né en Belgique en 1956. Il a enseigné à San Francisco (1980-1983) et à Beyrouth (1983-1986). Il obtient sa Maîtrise en Histoire en 1986 et son D.E.A. en Relations Internationales l’année suivante à L’Université de Haute Bretagne-Rennes II. Il entame alors sa thèse de Doctorat et participe à de nombreux colloques. Il a aussi été invité dans le cadre d’un “Visiting Fellowship”, par le Center for Lebanese Studies et le Saint Anthony’s College, à Oxford. Il interrompt ses recherches pour raisons professionnelles. En 2000 et 2001, il reprend ses recherches et achève sa thèse de Doctorat en Relations Internationales (section Moyen-Orient ‒ Liban) sous la direction du Professeur Jacques Thobie, à l’Université de Paris 8 Vincennes à Saint Denis, thèse qui recevra les félicitations du Jury.
Auteur(s) : VAN LEEUW Michel
Émile Eddé, un nom, un homme, une figure politique que l’on retrouve pendant près de quarante ans à toutes les étapes de la création de la République libanaise et pourtant tellement méconnu. Pourquoi Émile Eddé a-t-il été éradiqué de l’histoire de son pays alors qu’il en a été l’un des acteurs principaux et père fondateur de la République ?
Certes, Émile Eddé avait sa conception du Liban et de ses institutions. Celle-ci ne pouvant aboutir, il décide alors de défendre l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale, telles que fixées par les autorités mandataires. Le principal reproche qui lui sera fait est ce lien fort avec la France. Il a toujours voulu que cette Grande Puissance représente les garanties de viabilité et d’indépendance pour le Liban. Président en 1936, Émile Eddé pensera y parvenir avec le « Traité d’Amitié et d’Alliance franco-libanais » ; ce Traité ne sera jamais ratifié par la France. En politique intérieure, sa rivalité avec Béchara al-Khoury est devenue légendaire, tout comme son amitié avec Riyad al-Sulh, avant que ce dernier devienne président du Conseil. Émile Eddé a profondément réformé les institutions libanaises et défendu la Constitution par rapport aux exigences des Hauts Commissaires pendant ses présidences du Conseil, en 1929, et de la République, en 1936.
Alors pourquoi en novembre 1943, en pleine crise d’indépendance, Émile Eddé, accepte-t-il d’être nommé à la tête de l’État, par les autorités mandataires ? Nous en verrons les raisons. Cette crise durera dix jours et sonnera le glas de sa carrière sur l’avant-scène politique libanaise. Démis de ses prérogatives parlementaires, Émile Eddé échappera de justesse à une Cour de Justice spéciale pour le juger et le condamner pour haute trahison, lors de ce coup d’état blanc des autorités françaises. Il crée, par la suite, le « Bloc National », nouveau parti politique par le biais duquel il tentera d’organiser une véritable opposition au régime imposé par le président de la République, Béchara al-Khoury, son grand ennemi de toujours. Après les élections falsifiées de 1947, l’opposition se renforce encore. Sur le point d’arriver à un accord avec les autres partis d’opposition, il meurt soudainement d’une crise de tachycardie, le 27 septembre 1949. Des funérailles nationales lui ayant été refusées par Béchara al-Khoury, la population libanaise fit de son enterrement un plébiscite national contre la politique du Président et du gouvernement en place.
Ce 2e volume analyse, tout à la fois, sa présidence de la République, le « Traité d’Amitié et d’Alliance franco-libanais », la crise de novembre 1943, la création du « Bloc National » et son rôle comme membre de l’opposition jusqu’à son décès en septembre 1949.
Michel Van Leeuw est né en Belgique en 1956. Il a enseigné à San Francisco (1980-1983) et à Beyrouth (1983-1986). Il obtient sa Maîtrise en Histoire en 1986 et son D.E.A. en Relations Internationales l’année suivante à L’Université de Haute Bretagne-Rennes II. Il entame alors sa thèse de Doctorat et participe à de nombreux colloques. Il a aussi été invité dans le cadre d’un “Visiting Fellowship”, par le Center for Lebanese Studies et le Saint Anthony’s College, à Oxford. Il interrompt ses recherches pour raisons professionnelles. En 2000 et 2001, il reprend ses recherches et achève sa thèse de Doctorat en Relations Internationales (section Moyen-Orient ‒ Liban) sous la direction du Professeur Jacques Thobie, à l’Université de Paris 8 Vincennes à Saint Denis, thèse qui recevra les félicitations du Jury.
Auteur(s) : CHAAYA Saïd
De 1878 à 1913, Girgi Dimitri Sursock, drogman au consulat général de l’Empire d’Allemagne à Beyrouth, entretient une correspondance suivie avec Martin Hartmann, orientaliste de renom, établi à Berlin après avoir travaillé au Proche-Orient. Les deux hommes s’apprécient d’autant plus qu’ils partagent un intérêt commun pour les religions, l’histoire et la géographie de ces pays, leurs littérature et philologie, sans oublier leurs arts et techniques. Leur commune appartenance à la franc-maçonnerie renforce leur amitié, vraie fraternité d’esprit tissée au travers de ces pages.
Restées jusqu’à présent inédites, les lettres de Girgi Dimitri Sursock adressées à Martin Hartmann conduisent le lecteur à la rencontre de nombreuses personnalités de premier plan de Beyrouth au tournant du XXe siècle, diplomates et archéologues, négociants, militaires et voyageurs. De nationalités diverses G. D. Sursock est le lien qui les unit. Il est, pour eux, une clef ouvrant sur la compréhension des cultures du monde arabe. Les lettres rendent ainsi témoignage d’une ville en mouvement, Beyrouth, d’une nation en construction, le Liban moderne.
Le présent livre rassemble toutes les lettres répertoriées de G. D. Sursock à M. Hartmann, rédigées en français, en arabe, en allemand, et parfois dans l’une et l’autre langue au gré des paragraphes. Elles sont éditées, traduites en français, analysées et commentées. Elles permettent de cerner les réseaux intellectuels, politiques, diplomatiques et économiques aux seins desquels se situe et agit un membre éminent d’une des plus notables familles beyrouthines, les Sursock.
Saïd Chaaya est historien du Proche-Orient, docteur en histoire contemporaine de l’École Pratique des Hautes Études, EPHE-Sorbonne, Paris. Ses recherches portent sur l’histoire intellectuelle et politique du XIXe siècle au Proche-Orient, avec un intérêt particulier pour la province ottomane de Syrie. Rattaché au CNRS-GSRL, Groupe Sociétés Religions Laïcités, il est chercheur associé à l’Institut Français des Études Anatoliennes à Istanbul (IFEA). Membre de plusieurs sociétés savantes : la Société historique libanaise, la Société libanaise pour les études ottomanes et la Middle East Studies Association, il a enseigné un an à l’University of California Los Angeles (UCLA). Son livre précédent paru chez Geuthner s’intitule : Beyrouth au XIX‑e siècle, entre confessionnalisme et laïcité.
Auteur(s) : MALSAGNE Stéphane
M. Stéphane Malsagne a reçu le Prix Diane Potier-Boès décerné par l’Académie française.
L’intégralité du Palmarès 2018 est consultable à cette adresse : http://www.academie-francaise.fr/les-prix-et-fondations-prix-litteraires/les-laureats
Pourquoi le Liban est-il le seul pays arabe du Moyen-Orient à n’avoir jamais rompu ses relations diplomatiques avec la France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale ? En quoi la relation franco-libanaise si privilégiée et si diverse par son contenu, a-t-elle profondément contribué à fabriquer l’histoire même du Liban contemporain ? Quels regards et contributions les différents ambassadeurs de France ont-ils apporté à la construction de cette histoire ? Pourquoi la France a-t-elle progressivement perdu son image de protectrice privilégiée des chrétiens du Liban au fil des années de guerre ? Quelles furent plus globalement les lignes directrices et les inflexions de la diplomatie française au Liban de 1946 à 1990 ?
Autant de questions majeures auxquelles cet ouvrage, à partir d’archives inédites, tente d’apporter des éléments de réponses.
« Il nous en apprend aussi beaucoup sur des dimensions méconnues de la diplomatie française au Levant : le rôle des “conseillers orientaux”, des agents recrutés localement, servant sous plusieurs ambassadeurs successifs, aux réseaux d’influence entretenus avec soin (...). Sur tous ces aspects, et bien d’autres, Sous l’œil de la diplomatie française constitue une somme à la fois accessible, dense et nourrie ». Jean-Pierre Filiu
Auteur(s) : ABOU-GHAZALA Abbas
Ce livre met en lumière un événement peu connu de l’expédition d’Égypte et de l’ascension napoléonienne ; il pointe les rapports entre un général, Bonaparte, et une ville, Alexandrie.
L’armée d’Orient débarque à Alexandrie en 1798. En s’emparant de cette ville, l’ambitieux Bonaparte, à l’égal des grands capitaines de l’Antiquité, inscrit sa geste dans l’histoire de la Méditerranée. Il marche ainsi dans les pas du grand Alexandre, fondateur de la cité, et dans ceux du conquérant César rêvant d’un vaste empire. Jusqu’à la fuite de Bonaparte en août 1799, sa conquête est marquée par la tentative de faire d’Alexandrie le banc d’essai de sa politique moderniste en Égypte. Mais les deux batailles d’Aboukir, et surtout la seconde, en juillet 1799, témoignent d’une désinvolture certaine de Bonaparte, de son ambition personnelle et de sa rivalité avec Kléber. Basée sur la concertation et le respect de la population locale, la politique de Kléber contraste avec la violence de Bonaparte.
L’auteur montre comment le conquérant corse, en réveillant l’Égypte assoupie, a tracé la voie à l’entreprise de modernisation du macédonien Méhémet Ali. Il s’appuie sur des documents historiques et iconographiques, en particulier sur les mémoires des ingénieurs et les correspondances des officiers de la campagne d’Égypte en ajoutant ainsi sa pierre à l’histoire prodigieuse d’Alexandrie.
Auteur(s) : Collectif, AUGÉ Isabelle, BARKHOUDARYAN Vladimir, DOKHTOURICHVILI Mzaro / Mzagve, KARAULASHVILI Irma
Vieilles nations et jeunes États, indépendants depuis 1991, à la suite de l’effondrement de l’Union soviétique, l’Arménie et la Géorgie sont marquées par leur précoce conversion au christianisme, au début du ive siècle, et l’utilisation, au début du ve siècle, par chacun de ces peuples, d’un alphabet spécifique, permettant la traduction de la Bible et favorisant la naissance d’une littérature nationale – historique et hagiographique. Il s’ensuit, pour les Arméniens et les Géorgiens, une lutte multiséculaire pour la défense d’une identité chrétienne périodiquement menacée, en raison d’une périlleuse situation géopolitique au carrefour des Empires. Arc-boutées sur leurs montagnes du Caucase du Sud, ces deux chrétientés de frontière, aux références doctrinales différenciées, doivent successivement faire face, à l’ouest à l’Empire byzantin, en partie supplanté, à partir du xie siècle, par l’Empire turc seldjoukide, puis ottoman (à la fin duquel est perpétré le génocide des Arméniens), au sud-est au royaume de Perse, mazdéen, puis, chiite, avec la longue parenthèse – du viie au xviie siècle – de divers empires sunnites, les Arméniens étant placés en première ligne. Au nord, la progression des Russes dans le Caucase, à partir du xviiie siècle, est perçue plus positivement par les Arméniens – dont le royaume reconstitué en Cilicie (1073-1375), au voisinage des États croisés, n’a été relayé, après sa chute (1375), que par quelques principautés autonomes – que par les Géorgiens, qui ont pu maintenir leur indépendance jusqu’au début du xixe siècle.
Les contacts politiques et culturels avec l’Europe occidentale, pour les Arméniens, mais pour les Géorgiens également, ont contribué à façonner l’identité des uns et des autres, comme l’attestent les missions emblématiques de deux princes devenus moines : l’Arménien Het‘um/ Hayton auprès du pape Clément vii à Poitiers, au début du xive siècle ; le Géorgien Sulxan-Saba Orbeliani auprès du pape Clément XI et de Louis XIV, au début du xviiie siècle. La Russie orthodoxe, qui apparaît, au tournant du xviiie siècle, comme le seul Empire en mesure de soutenir les chrétiens du Caucase, accueille à son tour plusieurs ambassades arméniennes et géorgiennes. L’Arménie et la Géorgie – ces deux pays « cousins » –, réapparus dans le paysage politique il y a un quart de siècle, doivent pouvoir assumer pleinement leur mission historique de pont entre l’Europe et l’Asie, à l’heure où ces continents se heurtent si violemment parfois. Ayant déjà publié plusieurs livres voués spécifiquement à l’Arménie, les Éditions Geuthner sont heureuses d’accueillir un ouvrage dû à la collaboration de spécialistes reconnus, et consacré conjointement à l’Arménie et à la Géorgie, pays dans lesquels se sont formées, depuis près de trois millénaires, des identités à la fois proches et différenciées.
Auteur(s) : AZHARI Valérie
Le système « multiconfessionnel » au Liban, est lié au caractère communautaire et à la particularité de ce pays. Les événements historiques qui vont fonder le Liban mettent en avant le caractère complexe de son multiculturalisme et de son système consensuel. Cet ouvrage démontre surtout que les fondations de ce pays sont basées sur des décisions politiques « à chaud ».
Le Liban, terre du Proche-Orient au carrefour des civilisations, forme une sorte de couloir « fertile » entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Terre d’invasions, d’échanges ou de refuge il compose nécessairement avec les forces régionales. Tiraillé entre tendances « libanistes » et « unionistes » il n’a jamais pu prétendre à une société apaisée. Comme toujours dans les pays multiconfessionnels ou multiethniques, le clivage était vertical et la saga nationale, à peine centenaire, est grosso modo un récit de frictions entre divers groupes. L’histoire de la cohabitation et du vivre ensemble connaît trois temps.
Suite aux troubles confessionnels au xixe siècle, le Mont-Liban applique un nouveau système administratif. Druzes et maronites se partagent le pouvoir de la « principauté » sous le régime de la Moutassarifiah. En 1920, le Grand-Liban naît sous mandat français où différentes communautés se côtoient. Entre 1943 et 1946, le Liban devient indépendant. Cette indépendance s’accompagne d’une mise en place d’un modèle de gouvernance original, ou les différentes communautés se partagent le pouvoir et l’administration. C’est le Pacte national qui scelle le système multiconfessionnel déjà existant mais s’effrite jusqu’à éclater au début des années soixante-dix. Le pays devient le théâtre d’une guerre pour les autres ou toutes les communautés vont s’affronter. C’est l’Accord de Taëf en 1990 qui met fin à cet état de guerre et le Liban est a nouveau réuni sous un nouveau pacte du vivre ensemble. Le Liban s’est donc construit et se reconstruit politiquement sur un modèle multiconfessionnel original qui a ses limites. Ce système jusque-là inéluctable est-il une invention libanaise ou le fruit d’une circonstance de faits ?
Auteur(s) : LANÇON Daniel, LANCON Cécile
Terre d’Orients multiples (hébraïque, chrétien par les ermites et les moines de Sainte-Catherine, arabe musulman, ottoman, colonial européen, égyptien moderne,...), terre des Bédouins mais aussi cœur culturel de l’Occident-Orient des civilisations du Livre, le Sinaï, espace tendu entre Afrique et Asie via l’isthme de Suez et la mer Rouge, tout autant séparation que passage, est un monde sauvage et hostile aux voyageurs jusqu’au début du XXe siècle.
Du Caire ou de Jérusalem au Mont Sinaï, de Jérusalem au Caire (ou l’inverse) par le Sinaï-Nord et l’isthme de Suez et, plus rarement, de Suez à l’Arabie en longeant les côtes de la Mer Rouge, voyageuses et voyageurs effectuent un pèlerinage chrétien (s’interrogeant sur la localisation du Mont Moïse, le parcours de l’Exode, le schisme orthodoxe) ; font partie de missions scientifiques (archéologiques, historiques, géologiques, géographiques) ; découvrent les nombreuses écritures pariétales et des manuscrits anciens ; traversent les déserts, escaladent de rudes montagnes. Ces récits apportent en outre des témoignages très intéressants sur les populations rencontrées (nomades et sédentaires arabes, moines), les réalités de leur vie quotidienne, leurs pratiques sociales et culturelles comme leurs croyances.
Dispersés dans de nombreux ouvrages sur l’Orient, le Levant, la Terre-Sainte, l’Arabie Pétrée, ces récits en langue française du Voyage au Sinaï sont rassemblés ici pour la première fois.
Daniel Lançon est professeur de littératures française et francophones à l’Université Stendhal-Grenoble 3, ses domaines d’étude sont la poésie française moderne et contemporaine, la littérature des voyages, les francophonies proche-orientales.
Auteur(s) : Collectif, DAGHER Carole H., PRINCE Myra
Le Centenaire de la Grande Guerre est l’occasion, pour le Liban, de faire un retour sur un chapitre douloureux mais fondateur de son histoire moderne. Ce pays a gardé, gravé dans sa mémoire et dans sa chair, le traumatisme de la Grande Famine qui a décimé près du tiers de la population du Mont-Liban (1915-18). Toute la région était alors sous domination ottomane. Des nationalistes libanais et syriens ont subi la répression militaire, nombre d’entre eux ont été condamnés à mort et exécutés.
L’État du Grand-Liban, proclamé le 1er septembre 1920 à la Résidence des Pins par le général Gouraud, est né des convulsions de la Grande Guerre ; les souffrances endurées sont restées largement ignorées. Cent ans plus tard, les États du Moyen-Orient issus du démembrement de l’Empire ottoman sur la base des accords Sykes-Picot (1916) sont en proie à des déchirements qui menacent leurs structures sociales, géographiques et constitutionnelles. La région est-elle entrée dans l’ère post Sykes-Picot ?
Cet ouvrage collectif répond au besoin d’un travail de mémoire jamais mené à ce jour et à la nécessité d’une prospective politique basée sur une analyse historique étayée.
Auteur(s) : MALSAGNE Stéphane
Personnage longtemps méconnu, Charles-Eudes Bonin (Poissy, le 26 juin 1865 - Barcelone, le 29 septembre 1929) fut poète, chartiste, explorateur en Chine, archéologue, orientaliste et diplomate. Dans le contexte des rivalités anglo-russes (Grand Jeu), l’Asie centrale fut sa terre de prédilection et contribua à sa renommée au Quai d’Orsay, ainsi que dans les milieux scientifiques et coloniaux. Auteur de nombreux travaux utilisés encore par les historiens, il travailla au renforcement des intérêts français, s’intéressa particulièrement à l’islam chinois et asiatique et participa à la réflexion sur la politique musulmane de la France. De l’Extrême-Orient au Moyen-Orient, en passant un temps par l’Amérique du nord et l’Europe, ce livre nous invite à retracer une carrière exceptionnelle qui traverse des moments charnières de l’histoire des XIXème et XXème siècle.
« Un excellent livre qui, avec une grande sûreté documentaire, fait revivre le monde des explorateurs diplomates de la IIIe République ». Henry Laurens, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe.
« This scholarly, deeply researched biography narrates clearly the crucial work undertaken by French explorers and diplomats in describing and mapping “unknown” Eurasia for the European and North American empires. The “Great Game” was not played simply by British and Russian adventurers, and the intrepid Americans who went out to the waste places of the earth had French colleagues. Charles-Eudes Bonin (1865-1929) traveled those rough roads – especially southeast Asia and China’s frontiers – in France’s interest, and Dr. Malsagne has plumbed the archives to give us his story, well contextualized in the history of 19th-20th century imperial rivalries. Bonin belongs in the bold company of Joseph Rock, Ferdinand von Richthofen, Nikolai Przhevalsky, and Aurel Stein, among many others, and we must thank Dr. Malsagne for his inclusion ». Jonathan N. Lipman, Professor Emeritus of History Mount Holyoke College, Author of Familiar Strangers A History of Muslims in Northwest China.
Stéphane Malsagne est agrégé et docteur en histoire (Université de Paris I). Chercheur sur le Moyen-Orient, il a publié plusieurs ouvrages et articles sur la région.
Auteur(s) : Collectif, de FOUCHÉCOUR Clotilde, BITAR Karim Émile
Charles de Gaulle a vécu deux ans au Liban, avec sa famille, de 1929 à 1931. Il est alors affecté à l’État-Major des Troupes du Levant dans une République libanaise encore sous mandat. La seconde guerre mondiale le voit revenir à deux reprises au Liban en 1941 et 1942 ; il y affirme les positions de la France Libre. Enfin, de 1958 à 1969, devenu chef d’État, il entretient une relation d’amitié avec les Présidents libanais Fouad Chéhab puis Charles Hélou. Cet ouvrage collectif croise les points de vue d’historiens, de témoins, d’hommes politiques et d’écrivains libanais et français. Il est enrichi de documents dont certains sont inédits.
L’ensemble éclaire l’unité profonde de la vision que Charles de Gaulle avait de la relation franco-libanaise dès 1931 : celle d’une alliance volontaire et étroite, scellée par un traité, entre deux nations souveraines. L’Histoire en a décidé autrement, mais ce ne fut pas la fin d’une amitié que de Gaulle, plus qu’aucun autre homme politique occidental, sut incarner. En suivant la ligne tracée par le Général de Gaulle, ce sont des pistes pour l’avenir qui se dessinent.
Auteur(s) : Collectif
Collection : Études syriaques
études syriaques
Cette série est destinée à regrouper des études thématiques faisant le point sur différents aspects de l’histoire ou de la culture syriaques, celles des communautés chrétiennes dont la langue de culture est le syriaque (maronites, syriaques catholiques et orthodoxes, assyro- chaldéens, communautés du Proche-Orient et de l’Inde...).
Ce volume est consacré à la présence chrétienne syriaque en Asie centrale et en Chine, que certains historiens considèrent comme un succès missionnaire majeur, ouvrant temporairement la perspective d’un immense empire chrétien au xiiie siècle, quand les empereurs mongols se montrèrent sensibles au christianisme. Même en écartant tout le triomphalisme qui pourrait se cacher dans une telle affirmation, l’expansion de la religion chrétienne d’Antioche, ou de Mésopotamie, jusqu’en Chine est un phénomène historique remarquable et un sujet d’étude fascinant par sa dimension interethnique et interculturelle, qui se manifeste tant dans les langues et l’art, que dans la théologie et le droit.
L’expansion du christianisme de tradition syriaque dans les immenses territoires de l’Asie jusqu’à la Chine dès le viie siècle est due surtout à la mission de l’Église d’Orient dite « nestorienne ». Outre l’initiative missionnaire et le recrutement par les empereurs mongols de la Chine de nombreux hauts fonctionnaires d’Asie centrale, des facteurs tels que les déportations et les mouvements volontaires de populations suite à des conflits et des guerres, ont entraîné la présence de communautés syro-orthodoxes et melkites. La mention d’un évêque arménien dans une inscription syriaque d’Asie centrale datée de 1323 nous rappelle que les Arméniens aussi eurent leur part dans cette riche histoire.
Ce volume donne une présentation générale des principaux domaines géographiques et culturels concernés, visant à offrir un tableau à jour des connaissances et des sources sur les chrétientés syriaques parmi les Turcs, les Sogdiens et en Chine. Aux deux phases de la présence chrétienne en Chine, à l’époque de la dynastie Tang (viie-ixe siècles) et à l’époque du gouvernement mongol des Yuan (xiiie-xive siècles), sont consacrés des articles spécifiques.
Les auteurs tentent aussi de répondre à des questions historiques, comme les raisons du succès dans l’évangélisation, l’attitude du pouvoir politique à l’égard des missionnaires, le statut des communautés et les causes de leur disparition.
Certains articles sont consacrés aux vestiges archéologiques et à la production littéraire, en traduction ou originale, du christianisme syriaque, pour présenter un « catalogue » de ces ouvrages et des exemples significatifs de leur spécificité.
Trois articles notamment traitent des nouvelles éditions de manuscrits découverts sur le site de la ville de Qara Qoto, des pierres tombales d’Asie centrale conservées au musée Guimet à Paris et de deux inscriptions découvertes en 2014 en Mongolie.
Auteur(s) : BRIQUEL CHATONNET F., DEBIÉ M.
Collection : Cahiers d'études syriaques
Longtemps envisagé essentiellement comme support et transmetteur de textes, le manuscrit, dans le domaine des études syriaques, a fait récemment l’objet d’une attention renouvelée. C’est désormais aussi le livre lui-même dans sa matérialité qui est étudié, comme objet de la culture syriaque et témoignage sur la vie des hommes qui les ont copiés, décorés, lus et conservés.
Ce volume s’inscrit dans ce courant de recherches. Consacré aux manuscrits syriaques, il est issu d’une session sur le sujet organisée dans le cadre du XIe Symposium Syriacum à La Valette (Malte) en 2012. Il envisage les manuscrits aussi bien du point de vue des textes qui y sont préservés que du livre en lui-même.
Quatre approches principales ont été retenues : la présentation de projets en cours de numérisation, de catalogage et de description des manuscrits dans diverses collections ; des études consacrées au manuscrit comme objet concret, à ses matériaux et à sa fabrication ; l’analyse du travail du copiste de l’écriture et la décoration aux informations fournies par les colophons ; et enfin des travaux d’identification et d’édition des textes manuscrits.
Cette publication se veut un point d’étape, dans l’attente que les données nouvelles sur les manuscrits issues des catalogues désormais plus détaillés et de la base de données e-ktobe, permettent d’écrire une véritable histoire du livre syriaque.
Auteur(s) : FAÜ Jean-François
L’histoire de la présence diplomatique française à Alexandrie et à Massaoua retrace l’aventure des consuls installés dans ces ports mythiques de la Méditerranée et de la Corne de l’Afrique. Cette histoire commença en 1182, lorsqu’un marchand de Montpellier, installé à Alexandrie, fut nommé fondé de pouvoir du comptoir commercial de sa ville, et prit le nom de consolat de mar. Puis, l’évolution de la fonction consulaire dans l’Empire ottoman et son emprise géographique dans les marges du royaume d'Abyssinie constituèrent autant d'accroches de l'étude de l'influence française dans cette partie du monde.
Jean-François Faü, historien et diplomate, est actuellement directeur du département « Culture et patrimoine » de l’Université internationale Senghor à Alexandrie et chercheur associé au Centre Français des Études Éthiopiennes d’Addis Abeba. Il est également l’auteur de plusieurs ouvrages concernant les minorités en Orient, aux débuts du monde musulman.
Auteur(s) : Collectif, MUTAFIAN Claude (dir.)
Collection : Orient chrétien médiéval
La juxtaposition des noms « Méditerranée » et « Arméniens » peut paraître artificielle quand on évalue sur une carte la distance entre l’Arménie, enclavée à l’est de l’Asie Mineure, sans façade maritime, et la Méditerranée. Pourtant, les relations entre ces deux entités ont été intenses durant plusieurs siècles. En effet, pour des raisons liées aux invasions turques en Asie Mineure et à l’arrivée des croisés au Levant, il s’est créé au xiie siècle en Cilicie, dans l’angle nord-est de la Méditerranée, face à l’île de Chypre, une principauté arménienne, officiellement érigée en 1198 en un royaume d’Arménie hors du territoire de l’Arménie historique.
Ainsi muni d’une ample façade maritime, ce royaume eut d’étroits contacts tant avec les puissances commerçantes méditerranéennes, en particulier Venise et Gênes, qu’avec l’Orient latin frontalier. Il fournit au royaume latin de Jérusalem trois reines, dont les deux premières : il était dès lors logique d’organiser dans la Ville sainte un colloque international consacré aux divers aspects de cette « Méditerranée des Arméniens ». On y traita en juillet 2009 des rapports arméno-latins au Levant, des relations du royaume avec l’ensemble de l’Orient chrétien, avec le monde musulman et avec les Mongols arrivés dans la région au xiiie siècle, sans oublier les intenses échanges artistiques et commerciaux.
Après la chute de ce royaume, en 1375, une partie de la population arménienne se maintint en Cilicie, mais il y eut également un important flux migratoire dans diverses directions, en particulier vers les rivages aux mains des Génois, familiers des Arméniens, dont la Crimée que l’on peut considérer comme un prolongement de
la Cilicie arménienne.
Les Arméniens et l’Orient latin
Les Arméniens et l’Orient non latin
Les aspects économiques
Les aspects artistiques
Auteur(s) : SOLER Renaud
Les historiens de l’archéologie biblique sont unanimes pour désigner un homme, Edward Robinson, comme leur illustre prédé-cesseur, et le fondateur de la discipline. Ce pasteur américain, orientaliste et grand voyageur, naquit en 1794 et mourut en 1863. Auteur de nombreux ouvrages, porté au pinacle par les sociétés savantes d’Amérique et du Vieux Continent, il connut la gloire de son vivant. Il fut ensuite progressivement oublié, à partir du début du XXe siècle, lorsque l’archéologie franchit un nouveau seuil épistémologique, pour devenir une simple figure pionnière, un glorieux ancêtre d’une période héroïque. Étudier la constitution de l’histoire de l’archéologie biblique, la formation d’une mémoire collective partagée par les archéologues, permet ainsi de voir surgir peu à peu la figure mythique d’Edward Robinson.
Il est néanmoins nécessaire de reconsidérer la vie du savant américain, en passant outre les simplifications du travail de la mémoire : reprendre ses ouvrages, relire les travaux de ses contemporains et prédécesseurs permet de saisir pour lui-même le moment constitutif de l’archéologie biblique, dans les années 1830, sans le juger à l’aune de critères de scientificité beaucoup plus tardivement élaborés, et sans commettre ce péché irrémissible de l’anachronisme. On voit alors se dessiner une archéologie biblique qui se développa en étroite connexion avec les sciences de son temps, sciences naturelles d’une part, sciences humaines et religieuses d’autre part.
L’archéologie biblique fut d’emblée pensée, reconnue et pratiquée comme discipline scientifique, qui n’était pas encore ce que nous appellerions, aujourd’hui, de ce nom. Mal dégagée des questionnements religieux et apologétiques, prisonnière encore d’un certain regard sur l’Orient, elle tient pour un moment insigne de l’histoire des sciences et des savoirs. La Palestine telle que nous nous la représentons fut, en grande partie, produite par Edward Robinson et les archéologues qui lui succédèrent dans la redécouverte de la Terre sainte.
Renaud Soler poursuit des études d’histoire à l’université de Paris-Sorbonne. Spécialisé dans l’étude du monde arabe à l’époque contemporaine, il s’intéresse à l’orientalisme du XIXe siècle, et au développement de la connaissance scientifique de l’Orient.
Auteur(s) : MALLAT Hyam
Cet ouvrage analyse les singularités d’une société rurale multi-communautaire établie au Mont-Liban sur les bords de la Méditerranée orientale qui, à partir du XVIe siècle et grâce à ses constituants géographiques, politiques, économiques et sociaux, a été à la base de l’émergence originale de la liberté et de la démocratie au Proche-Orient. Cette société libanaise, où l’expérience individuelle s’est conjuguée à l’expérience collective, n’a pas été une société quelconque des milieux désertiques ou montagnards. La montagne du Liban n’est pas une terre fermée coupée de tout horizon. Elle est à l’intersection des civilisations et des peuples qui ont traversé ce Proche-Orient depuis la plus haute Antiquité, promenant avec eux les malheurs des conquêtes mais aussi les bienfaits des rencontres.
Cette société pour qui la liberté avait paru un bien si précieux au point de justifier toutes les fatigues et tous les renoncements mérite d’être un objet d’étude et de réflexion. Elle a, en effet, conduit à apprécier la valeur de chaque élément de progrès au point que ces hommes se sont progressivement dotés d’une ouverture d’esprit et d’un discernement qu’on trouverait difficilement dans les sociétés environnantes : de la première imprimerie, aux premières écoles, aux premières universités, aux premiers journaux, aux premières conquêtes de la liberté et de la démocratie, aux premières concessions économiques. Tout est dit et cet ouvrage vise à identifier ce qui aurait pu être faiblesse et qui est devenu force et vigueur, semences d’hier pour les moissons de demain dans les incertitudes d’aujourd’hui.
Avocat et sociologue, Hyam Mallat est professeur à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ancien Président du Conseil d’Administration de la Sécurité Sociale puis des Archives Nationales. Il est l’auteur de nombreux ouvrages juridiques et culturels dont Le droit de l’environnement, de l’urbanisme et de l’eau, L’Académie française et le Liban, et La rencontre de Pierre Benoit et de Georges Lecomte avec le Liban.
Auteur(s) : HELLOT-BELLIER Florence
Collection : Cahiers d'études syriaques
Prix académique 2015 de l'Œuvre d'Orient
Les années 1915 et 1918 marquent l’histoire des chrétiens assyro-chaldéens et arméniens de l’Est de la Turquie et de l’Iran de dates tragiques.
Ce livre retrace les événements, mais aussi les conditions qui ont abouti aux massacres. Il explore la lente montée de la violence, du Caucase à l’Anatolie orientale, et les tentatives des chrétiens pour la conjurer. Il s’attarde sur la faiblesse des gouvernants iraniens, sur l’arrivée au pouvoir des Jeunes Turcs et sur les revendications nationalistes qui fragilisèrent la coexistence des populations composant la mosaïque ethnique de la région. Il dénonce les agressions des empires ottoman, britannique et russe et les traités inéquitables générateurs de frustrations.
En 1914 les Assyro-Chaldéens étaient debout. Mais l’entrée en guerre de l’Empire ottoman aux côtés de la Triple-Alliance plaça le patriarche de l’Église d’Orient et les tribus assyriennes du Hakkari devant un terrible dilemme. La décision patriarcale d’engager les tribus aux côtés des Russes, au moment où les « Organisations spéciales » ottomanes mettaient en action un plan d’élimination des chrétiens dans la région, précipita les tribus dans un exode qui se commua en exil.
La barbarie des massacres (seyfo/saypa) de 1915 de part et d’autre de la frontière irano-turque mit fin aux anciennes solidarités tribales entre Assyriens et Kurdes ottomans ; les massacres perpétrés de nouveau en 1918 et 1919 dans la région d’Ourmia hantent aujourd’hui encore la mémoire des Assyro-Chaldéens ; ils firent vaciller la complicité des populations d’Azerbaïdjan, sans parvenir à la briser totalement.
Alors que la présence assyrienne a disparu au Hakkari, les Iraniens d’Ourmia et de Salmas, musulmans et chrétiens, ont su retrouver au cours des années 1920 les clés d’une vie commune. La beauté des chants et des liturgies de langue syriaque emplit de nouveau les églises de la région.
Florence Hellot-Bellier appartient à l’Unité Mixte de Recherches « Mondes iranien et indien », au sein de laquelle elle consacre ses recherches à l’histoire iranienne au tournant des xixe et xxe siècles, en particulier à celle des Assyro-Chaldéens d’Iran. Elle a notamment publié en 2008 France-Iran Quatre cents ans de dialogue, Paris.
Auteur(s) : KHAIRALLAH Samir
Voici enfin une biographie de K. T. Khairallah, figure injustement méconnue de l’histoire du Liban et des pays arabes !
K. T. Khairallah a été, sans discontinuité, l’homme qui a porté sur la place publique, dans la presse et au sein des milieux gouvernementaux et diplomatiques la question du Liban et des pays arabes au risque de sa vie. Toutes ses actions et toute son œuvre ont été commandées par la conviction de la possibilité d’un Moyen-Orient (Grande Syrie), d’abord au sein d’un Empire ottoman réformé puis dans une conjonction de communautés et collectivités qui coexistent et s’acceptent, à condition de réussir à appliquer l’unité dans la diversité.
« Les éléments essentiels de cet ouvrage consistent en un regroupement, un classement et une analyse replacée dans son contexte contemporain politique, économique, social et culturel, des archives privées du journaliste et homme politique libanais K. T. Khairallah, rédacteur au quotidien parisien Le Temps entre 1911 et 1930. Cette étude historique et culturelle constitue, au- delà des questions qu’elle suscite, une manière d’espérer. Ses réflexions visionnaires sont restées inappliquées. Sans son action, sa persévérance, les germes d’une liberté nationale qu’il a semés, le Liban du XXIe siècle existerait-il en lui-même et aux yeux des confrontations de puissances ? » (Albert Broder)
Docteur en Histoire, chargé de collections à la Bibliothèque nationale de France, Samir Khairallah est spécialiste de l’arabe, du syriaque et des civilisations orientales. Passionné de livres, de culture et de recherche, il a été professeur d’Histoire, de Géographie, de Sciences sociales, de Langue et littérature arabes dans différents lycées et écoles techniques supérieures au Liban de 1975 à 1990.


Denfert-Rochereau ou Raspail




















